« On pourrait envisager le garage sous l’angle du bâtiment. Et écrire un traité d’architecture vernaculaire. A Vervins, on a pénétré une cathédrale de briques, ancien atelier de réparation de wagons de chemin de fer. A Nampa, on s’est abrité sous une haute grange de cèdre rouge au toit pentu pour que la neige n’y adhère pas. A Damvix, on a admiré un cube de béton caractéristique de l’esthétique industrielle des années 50… Pour certains, ces bâtiments détournés de leur destination première sont aussi intéressants que les trésors qu’ils recèlent, témoignages d’une histoire ou d’une culture.
Mais ce serait s’arrêter à la façade des choses. Plus que la beauté des lieux, plus que l’enchevêtrement de motos, de pièces et de souvenirs qu’on trouve indifféremment dans tous ces repaires, plus que les savoir-faire ainsi perpétués, plus que les esquisses qui deviendront chef-d’œuvres, c’est finalement l’ambiance qui y règne que nous préférons retenir. Chez Lucien, Mike, Francis et les autres, nous avons toujours été accueillis avec chaleur et passion, pour discuter machines et outils, création et fabrication. La mécanique est aussi un art oral, et nous y avons entendu mille histoires, pris mille leçons. »