On est parti de chouchenie occidentale vendredi après midi avec les deux Ducat' sur la remorque ( mon 900SSie et le 900SS carbu proto du pote ) et tout le bordel dans l'Alfa 156, on roule full rital cette année
Les prévisions météo ne sont pas très bonnes pour le WE et on essuie quelques bonnes averses sur la route
quelques heures plus tard nous voila sur place, installé avec une bonne 1664 dans la main, tranquille, la nuit est courte, mon matelas pneumatique ayant la drôle idée d'exploser au gonflage
, pas cool de dormir sur le béton.L'objectif, pour ce 1er roulage en italienne, est de garder au moins les mêmes chronos que l'an passé avec le Dayto, soit 2'05'' et des brouettes. Rien d'extraordinaire je le conçois, mais j'ai quand même 60 chevaux en moins sous la poignée
Cet hiver j'ai investi dans un Alfano qui remplace avantageusement le Palm de l'an passé.
Enfin le jour J, l'heure H, la minute M et .... une purée de poix nous oblige à rester aux stands le temps que ça se lève
et hop une session de perdue ! 
Vers 10H on prend la piste, je vais enfin voir ce que vaut cette fameuse Ducati
. La moto est peu préparée, un poly pas cher ( merci le Migou), des ressorts de fourche LRD ( merci Ramdam ) et des pots maison un peu cabossés.La session se passe tranquille mais la moto me parait extrêmement physique, le freinage moyen et les 80CV ne me paraissent même pas être tous là
. Je n'ai pas allumé l'Alfano pour me concentrer sur la moto.Deuxième sessions de 30 minutes, ça va un peu mieux, j'ai les avants bras moins tétanisés et le chrono m'indique un 2'04'' dès le troisième tour. Malheureusement une erreur lors d'un changement de rapport me fait aller tout droit au gravier juste avant le virage du raccordement...ça commence bien
, heureusement pas de casse pour la moto et le bonhomme.A l'heure de midi je décide de régler un peu mieux les suspensions. On remonte les fourreaux dans les Tès de 10 mm, un clic par ci, deux clics par là et je repars pour une nouvelle session. La moto est beaucoup plus facile et mon pote et moi on commence sérieusement à envoyer du bois
L'après midi se passe ainsi sous le soleil, les chronos continuant à descendre tout doucement, j'affine mes réglages de suspattes et on finit l'après midi, mon camarade et moi avec des chronos assez similaires compris entre 2'02 et 2'03''. Nous sommes dans un groupe de "moyen" et on se bagarre souvent ensemble, d'ailleurs on constate que peu de motos nous taxe Le soir je suis aux anges, j'ai amélioré mes chronos de 3 secondes, la moto est géniale de stabilité et de précision, la puissance est modeste certes mais suffit à contenir nombre de 1000 dotés de très grosses cavalerie ( 100 CV de + ? ), sans maitrise la puissance n'est rien qui disait....
Ceci dit je soupçonne mes pots artisanaux de me bouffer quelques chevaux à haut régimes. J'ai préféré laisser à la maison mes pots Ducati perf' Titane à sortis 52 mm et ceux ci ne font que 42 mm.
Bref on savoure l'apéro et le BBQ en se remémorant cette excellente journée.
Dimanche, le soleil est de nouveau au rendez vous et c'est avec le couteau entres les dents que nous abordons cette nouvelle journée d'arsouille. Hier soir nous avons cogité pour savoir comment passer le double droite du fond du circuit et on compte bien mettre nos théories en application
Un type en ZX10 tout neuf semble décidé à jouer avec nous....sauf qu'au bout d'un moment il finit par ne plus apprécier de se faire taxer au freinages par deux bicylindres poussifs, ce connard finit par pousser mon pote, sous mes yeux, sur l'herbe synthétique à la sortie de la chicane. Un miracle qu'il n'ait pas glissé sur cette saloperie de faux gazon
Par la suite on a passé la surmultipliée et on ne l'a plus vu, au passage je signe le meilleur chrono du WE en 2'00''93
Arrive l'après midi, Stephane, mon pote commence à fatiguer ( l'est plus tout jeune le pépé de 49 printemps ) et on décide de ne pas faire la dernière session afin de pouvoir partir plus tôt. Je lui propose alors d'échanger nos motos pour notre dernière session. Je veux prendre mes marques sur son proto qui doit nous servir à faire les 333 miles du Vigeant en aout.
Finalement à la deuxième session, Stephane trop fatigué, me laisse seul prendre le départ avec sa moto.
La moto la voici ( la photo date de 2007 )
Le cadre a été très retravaillé avec une angle de chasse très refermé et une boucle arrière démontable. Le moteur n'est pas très tapé et dispose juste de pistons haute compression.
Le gabarit et le poids de la machine sont ridicules, la direction est très vive et elle se faufile facilement partout. J'ai l'impression d'être sur un pocket bike, mes coudes sont posés sur mes genoux quand je me cache dans la bulle. C'est marrant et je commence à prendre confiance avec cette petite moto rigolote...le chrono descend 2'06, 2'05, 2'04, 2'03, je suis content car ces chronos sont de bonnes augures pour la course du mois d'aout. Au bout de 20-25 minutes je décide de faire un dernier tour et de quitter la piste avant la fin de la session, je commence un peu à fatiguer.
La piste est très dégagée et je me dis que je peux encore gagner quelques dixièmes et c'est en toute confiance que j'aborde le dernier gauche avant le double droit de raccordement et là patatra, en sortie de virage, je perds l'arrière qui raccroche brutalement et m'éjecte violemment à la verticale, en un instant je sais que je vais me faire très mal.
je retombe sur le bas du dos, la douleur est fulgurante, je roule un peu sur moi même et la moto finit sa course dans mon dos. J'essaie de me relever en poussant sur ma jambe gauche et la douleur est si intense que je manque de m'évanouir. Avec mes bras je rampe pour me mettre à l'abri dans l'herbe. Les secours arrivent très vite et me voila enveloppé dans une coque. La douleur est telle que je pense tout de suite à une fracture du bassin. Par "chance" la tête n'a pas tapé et mon casque tout neuf n'a pas une égratignure 
La suite est simple, urgence à Poitier, radios qui ne descellent aucune grosse fracture/cassure, rapatriement lundi sur Brest en ambulance.
Ce matin j'ai été mis sous morphine car le toubib pense qu'il y a quand même quelque chose de cassé mais qui est caché à la radio par l'hématome. Tout à l'heure j'ai enfin réussi à me relever et à ma déplacer tout tout doucement avec des cannes.
Mais au delà de la douleur qui passera, ce qui me fait le plus chier, c'est d'avoir éclaté la meule de mon pote, moteur et cadre touchés, les réparations seront lourdes et nos chances de pouvoir faire l'Endurance qu'on attendait tant sont sérieusement hypothéquées
Voili, voilou, sinon les vikings c'est toujours aussi top
, merci à eux 
)
